Dans la tradition de l’église, les 4 évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean sont associés à un être vivant et sont souvent représentés en leur compagnie, ce qui permet de les reconnaître dans des sculptures, des tableaux etc. Toi aussi, tu veux pouvoir les reconnaître quand tu visites une église catholique ? On t’explique pourquoi ces quatre êtres vivants ont été choisis et d’où vient ce rapprochement !
Les quatre ‘vivants’ (ou tétramorphe) sont tirés du livre de l’Apocalypse, le dernier de la Bible. C’est un livre avec beaucoup d’images et de symboles. Au chapitre 4 et 5, on voit l’agneau immolé (sacrifié) debout au milieu du trône, entouré par les quatre êtres vivants.
« Au milieu, autour du trône, se trouvaient quatre êtres vivants, couverts d’yeux par-devant et par-derrière. Le premier être vivant ressemblait à un lion et le deuxième à un jeune taureau ; le troisième avait un visage pareil à celui d’un être humain ; et le quatrième ressemblait à un aigle en plein vol. » (Ap 4.6-7). Ils adorent Dieu. L’auteur de l’Apocalypse reprend ici une vision du prophète Ézéchiel (Ez 1.1-6).
Mais pourquoi ces quatre vivants sont-ils associés aux évangélistes ? Aucun texte biblique ne fait un lien entre eux. Pourtant, très tôt dans l’histoire de l’église, ces liens sont faits et utilisés même s’il faut attendre le 4ème siècle pour que le choix soit définitif en fonction d’une caractéristique présente au début de chaque évangile.
Matthieu est associé à un ange, au vivant comme un homme. Il « représente Matthieu en raison de la naissance humaine de Jésus située par la généalogie qui ouvre le livre. » (Wénin)
Marc est lié au lion parce qu’en Marc 1.1-3, il y a la voix qui crie dans le désert et que Jésus se trouve « au milieu des bêtes sauvages » quand il est envoyé au désert.
« Luc est représenté par le taureau des sacrifices » : l’évangile s’ouvre avec la figure du prêtre Zacharie.
L’aigle est attribué à Jean « par association avec l’élévation du Verbe Divin et de la prédication de l’apôtre. »
Wénin, André. « Le bestiaire biblique. Panorama et figures significatives. » in: A. Neuberg, Bestiaire d’Ardenne. Les animaux dans l’imaginaire des gallo-romains à nos jours. Musée en Piconrue : Bastogne, 2006, pp.40-41.